Quels outils pour nourrir la confiance en soi de votre enfant ?

Tout comme la motivation et l'entourage, la confiance en soi est une composante clé de la réussite scolaire. Elle joue un rôle décisif dans l'équation ! Dans la salle de classe, les enseignant(e)s participent au renforcement de cette compétence, qui est également un facteur d'épanouissement à l'école. Les parents sont eux aussi un véritable moteur pour propulser la confiance en eux de leurs enfants. Ainsi, soyez attentif : votre fille ou garçon manque d'assurance ? Elle ou il ne se sent pas capable d'obtenir de bonnes notes ? Elle ou il rencontre des difficultés d'apprentissage ? Apprenez à accompagner votre enfant à gagner en confiance en soi afin qu'il s'épanouisse au quotidien, et réussisse mieux à l'école.

Comprendre en quoi la confiance en soi est une compétence psychosociale essentielle chez les enfants

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) identifie différentes aptitudes à développer durant l'enfance afin d'acquérir des comportements favorables à la santé et au bien-être. On parle de compétences psychosociales (CPS), définies comme « un ensemble cohérent et interrelié de capacités psychologiques [...] impliquant des connaissances, des processus intrapsychiques et des comportements spécifiques, qui permettent d'augmenter l'autonomisation et le pouvoir d'agir (empowerment), de maintenir un état de bien-être psychique, de favoriser un fonctionnement individuel optimal et de développer des interactions constructives »

Ce cartable de CPS se divise en trois catégories :

• Les compétences cognitives : avoir conscience de soi, savoir se maîtriser, prendre des décisions constructives.
• Les compétences émotionnelles : comprendre, identifier et réguler ses émotions et son stress, apprendre à faire face en situation d'adversité (coping en anglais).
• Les compétences sociales : écouter avec empathie, communiquer de manière efficace, développer des relations constructives, résoudre des difficultés.

La confiance en soi et l'estime de soi se retrouvent dans les trois compétences psychosociales.

Maîtriser le cercle vertueux de la confiance en soi à l'école

Confiance en soi et estime de soi sont des notions étroitement liées. L'estime de soi concerne l'appréciation que l'on a de soi-même, la valeur que l'on se porte à partir de la connaissance de ses ressources et de ses manques. La confiance en soi permet d'agir, de croire en son potentiel et en ses capacités de réussite.

Sans estime de soi, votre fille ou votre garçon ne peut pas avoir confiance en elle ou en lui. En effet, lorsqu'un enfant possède une estime de soi élevée, il accepte sa propre personne telle qu'elle est, et développe une perception positive de lui-même. Il se sent digne d'être aimé, et suffisamment en sécurité pour exploiter ses facultés afin d'affronter les obstacles de la vie. Le fait d'avoir une bonne estime de soi et une puissante confiance en soi entraîne des répercussions positives en milieu scolaire.

Un cercle vertueux s'enclenche alors :

• L'élève redoute moins l'échec,
• Il affiche davantage de motivation,
• Il fait rigoureusement ses devoirs,
• II révise sérieusement,
• Il se sent capable d'affronter les évaluations et les questions posées par la maîtresse ou le maître.

À l'inverse, un manque de confiance en soi peut affecter la scolarité, alimentant un cercle vicieux. Les enfants qui ne croient pas en leurs capacités sont davantage sujets au stress et au découragement. Leurs performances scolaires risquent alors d'en pâtir. En tant que parents, vous pouvez aider votre enfant à sortir de cette spirale de l'échec et à gravir l'escalier de la confiance en soi marche après marche.

Confier des petites responsabilités dès le plus jeune âge pour préparer en douceur à l'entrée au CP

Le passage de la maternelle à l'école élémentaire est une étape importante du parcours scolaire de l'enfant. Les changements sont nombreux : devoirs à la maison, préparation du cartable, gestion de son propre matériel... Dans certains établissements, fini le service à table à l'heure de la cantine : les jeunes élèves de CP se servent eux-mêmes. Au cœur de ces évolutions impressionnantes pour les bouts de chou résident l'autonomie et la responsabilisation.

En quittant la grande section, les enfants changent de repères, et leur zone de confort est bousculée. Il faut savoir que cette dernière agit énormément sur la confiance en soi. En effet, elle est liée aux peurs qui empêchent d'avancer. Pour remédier à cela, il faut élargir sa zone de confort, oser et affronter l'inconnu.

Il est ainsi utile de donner aux enfants la possibilité de relever des petits défis en leur confiant des responsabilités domestiques adaptées à leur âge. Cela les aide à développer un sentiment de fierté et d'utilité, et à gagner en autonomie. Si votre petite ou votre petit se reconnaît comme valeureux, elle ou il sera en capacité d'agir en toute confiance dès la maternelle !

Par exemple, vous pouvez confier une mission quotidienne à votre enfant, qui relèvera de sa responsabilité. Dès que cela est possible, associez du plaisir aux tâches à effectuer grâce à de la musique, à des discussions, ou au challenge (« combien de jouets peux-tu ranger en 1 minute et 20 secondes ? »).

Exemple : mettre le couvert, passer le balai sous la table, trier les déchets ou arroser les plantes sont autant de tâches pour aider à responsabiliser son enfant. Si votre enfant veut tenter de réaliser un petit acte accessible, laissez-le faire afin qu'il continue à prendre confiance en lui et devienne autonome (boutonner un vêtement, lacer ses chaussures, etc.).

Complimenter son enfant pour lui donner confiance en lui à l'école

Lorsque votre enfant essaye ou parvient à effectuer quelque chose de nouveau pour lui, n'hésitez pas à lui faire des compliments. Ainsi, Il comprend que l'effort est important, même si le résultat n'est pas toujours immédiat. Cela favorise une certaine autonomie de sa part, et booste sa confiance en soi.

En tant que parent, on a parfois tendance à souligner ce qui ne va pas, donnant à son enfant l'impression qu'il ou elle n'est jamais à la hauteur des attentes de papa ou maman. Tentez de vous défaire de ce réflexe en privilégiant des commentaires positifs. Encouragez-le, valorisez ses efforts et célébrez les petites victoires !

À l'école, les enseignant(e)s adoptent une posture similaire. Ils dispensent un accompagnement bienveillant pour favoriser la confiance en soi des enfants, et leur persévérance scolaire.

Votre enfant n'arrive pas à organiser son cartable, ou se trompe dans son exercice de mathématiques ? Essayez de dédramatiser les défaites et les erreurs, à l'école comme à la maison. Aidez plutôt votre enfant à mettre à profit ses échecs : apprenez-lui à voir ses défis non réussis de manière positive. « Tu t'es trompé, c'est fantastique ! Qu'apprends-tu de cette erreur ? », dit Jane Nelsen, psychologue créatrice de la méthode de la « discipline positive ». Ces propos traduisent bien l'idée de transformer chaque impasse en opportunité : celle d'en tirer des leçons pour grandir et pour dépasser ses limites.

Exemple : votre enfant a colorié son dessin dans le cahier de poésie, et son visage et ses mains sont barbouillés de feutre. Plutôt que de pointer du doigt le négatif (« Oh là là, comme tu es maladroit, tu t'en es mis partout ! »), focalisez votre attention sur le positif. Votre enfant a pris l'initiative de réaliser un très beau coloriage pour accompagner son poème !

Favoriser une communication non violente avec son enfant pour accueillir ses émotions

Renforcer la confiance en soi passe également par le discours. En effet, la façon de s'exprimer impacte l'écoute de l'interlocuteur. Vous pouvez vous inspirer de la communication non violente (CNV). Cette forme d'échange a été mise au point par le psychologue américain Marshall Rosenberg. Il définit la CNV comme « le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d'en faire autant ».

Cette méthode de communication à mettre en œuvre en famille s'articule autour de 4 piliers :

• Observation : d'abord, observer votre enfant de manière objective et dénuée de jugements.
• Sentiment : puis, décrire vos ressentis sans mots accusateurs, en utilisant la première personne du singulier.
• Besoin : ensuite, identifier et exprimer votre besoin.
• Demande : enfin, formuler une demande réaliste et précise, de façon positive, sans exiger.

La CNV est un formidable outil en cas de situation conflictuelle à la maison, mais aussi en milieu scolaire. Certains enseignant(e)s l'utilisent pour pacifier les tensions, avec la technique du message clair. Cette méthode mise sur l'échange verbal pour résoudre les petits conflits entre camarades de classe. Elle peut être mise en pratique lors de conseils d'élèves ou dans la cour de récréation.

Le fait d'adopter ce langage des émotions contribue au développement des enfants et à la création d'un discours intérieur positif. Lorsque vous exprimez vos craintes avec bienveillance, en communiquant de manière authentique, votre enfant manifeste davantage d'empathie. Il répond plus facilement à la demande que s'il a l'impression d'être jugé. Votre enfant gagne en confiance en soi, car il se sent écouté, considéré, et respecté.

Exemple : au lieu de dire « tu ne ranges jamais tes jouets ! », préférez « quand tu ne ranges pas tes jouets, j'ai peur que quelqu'un marche dessus et tombe. J'aimerais que tu les mettes dans la boîte afin d'éviter un accident. ».

Appliquer les principes de la CNV est également utile pour aider votre enfant à trouver des solutions à ses problèmes. Au petit-déjeuner, par exemple, vous pouvez mettre en place un rituel « de la météo intérieure » pour que chacun et chacune, parent comme enfant, s'exprime sur son état d'esprit du jour : triste, en colère, effrayé, content, dégoûté, surpris... L'accueil des émotions favorise l'empathie et l'écoute des membres du foyer, ce qui permet un meilleur climat familial. Les enseignant(e)s des écoles recourent parfois à la météo intérieure pour encourager l'épanouissement scolaire. Dans ce cas, votre enfant ne sera pas dépaysé !

Encourager son enfant à faire des choix en classe et à la maison pour booster la confiance en soi

Rien de tel que la prise de décisions pour améliorer l'estime de soi et la confiance en soi d'un enfant !

Votre fille ou votre garçon apprend ainsi à :

• Se connaître.
• Identifier ses forces.
• Exprimer ses préférences.
• S'affirmer.
• S'épanouir.

À l'école primaire, les élèves sont d'ailleurs confrontés à des situations où ils doivent prendre des initiatives ou faire des choix : lever la main pour répondre à une question, élire les délégués et déléguées de classe, apprendre à nager pour ne pas paniquer dans l'eau... En cours d'arts plastiques, notamment, les enfants sont invités à laisser libre cours à leur créativité sur la base d'un thème donné.

Vous pouvez dupliquer ces pratiques à la maison, en prévoyant par exemple des moments de jeu avec votre enfant. Votre fille ou votre garçon peut créer une activité, ou bien vous pouvez jouer ensemble à un jeu collaboratif où tous les participants gagnent ou perdent ensemble. Lors de ce temps ludique, votre enfant devra mettre sa timidité de côté et oser prendre des décisions.

Par ailleurs, favorisez dès que possible les jeux en extérieur plutôt que les écrans. Le fait de jouer dehors pousse les enfants à prendre de petits risques et à affronter certaines peurs : faire de la draisienne, sauter par-dessus une flaque, escalader un rocher, grimper sur une branche d'arbre, etc. Ce type d'activité permet de stimuler la confiance des enfants ! À l'école, les sports collectifs proposés en cours d'éducation physique et sportive (EPS) en sont un excellent exemple. Vous pouvez d'ailleurs encourager votre bambin ou jeune ado à tester de nouvelles activités à sa portée. En la réussissant, votre enfant deviendra plus confiant !

Exemple : pour habituer votre tout-petit à prendre des décisions, vous pouvez lui faire choisir son pull pour aller à l'école, le livre qu'il souhaite lire avant de dormir, ou un plat pour le déjeuner du dimanche. Demandez-lui son avis !

Une autre piste pour stimuler la confiance en soi de votre enfant : accompagnez-le à la bibliothèque pour emprunter un livre de son choix. Encouragez-le ensuite à présenter l'ouvrage à ses camarades une fois qu'il l'aura lu. En effet, c'est une pratique appréciée des enseignantes et enseignants qui sollicitent souvent les élèves afin qu'ils développent leur capacité à s'exprimer à l'oral en public.

Instaurer des rituels parents-enfants pour développer un état d'esprit positif

Contrairement au collège, le temps scolaire est très ritualisé à l'école primaire, afin de rassurer les jeunes élèves. À l'image de la météo intérieure, il est fréquent que les maîtres et maîtresses mettent en place un temps de parole intitulé le « Quoi de neuf ? ». Les enfants volontaires présentent alors une information qu'ils ont envie de partager avec leurs camarades, généralement sous la forme d'un exposé. La thématique est libre : une activité qui leur tient à cœur, des clichés de vacances, un succès dont ils sont fiers, etc.

De la même façon, vous pouvez mettre en place ce type de méthodes à la maison. Par exemple, si votre enfant rencontre des difficultés à s'endormir le soir, ou si vous souhaitez partager un dernier rituel avant qu'il ne dorme, vous pouvez chacun citer trois événements de la journée que vous avez appréciés. Il peut s'agir d'un sourire partagé, d'une musique entendue à la radio, d'une discussion intéressante... C'est l'occasion de se coucher avec des pensées positives et de laisser le regard des autres de côté !

Développer l'estime de soi et l'affirmation de soi permettra à votre enfant de s'épanouir et d'avoir confiance en lui. La considération, le dépassement de soi, la reconnaissance ou encore les encouragements l'aideront à forger son caractère, mais également à construire son socle identitaire de citoyen ou citoyenne responsable. Des compétences clés qui aideront à coup sûr votre enfant à s'épanouir à l'école, et à progresser !

Protégez vos enfants avec l'assurance extra-scolaire MAE