Cambriolage : démarches essentielles pour une indemnisation rapide

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Il n’y a rien de plus brutal que ce moment où l’on sent que quelque chose ne va pas. La porte entrouverte, le tiroir de la commode qui dépasse, ce frisson qui parcourt l’échine quand on comprend… Quelqu’un est entré. Un cambriolage, ce n’est pas juste des objets qu’on vous prend. C’est votre espace, vos repères, votre intimité qui sont piétinés. Dans ces moments-là, inutile de rappeler qu’il faut garder la tête froide, même si c’est très difficile. Mais par où commencer ? Qui contacter en premier ? Comment constituer un dossier pour se faire indemniser ? Et quelles étapes suivre ? Ce guide vous aidera à y voir plus clair.

Que faire juste après avoir découvert un cambriolage ?

En entrant, un détail vous met la puce à l’oreille. Une serrure tordue, une fenêtre grande ouverte alors que vous êtes sûr de l’avoir fermée, des objets déplacés… Très vite, le doute n’est plus permis. Quelqu’un est passé. Et ce n’était pas une visite de courtoisie.

Même si l’envie de tout regarder et de vérifier ce qui manque est forte, ne touchez à rien. Chaque trace, chaque petit détail peut aider les forces de l’ordre à comprendre ce qui s’est passé. Garder les lieux en l’état, c’est déjà commencer à reprendre le contrôle.

Contactez la police ou la gendarmerie

Composez sans attendre le numéro d’urgence, le 17 ou le 112. Les gendarmes ou la police se déplaceront rapidement chez vous. Leur mission sera de sécuriser votre logement, de constater les éventuels dommages et de dresser un premier compte rendu.

Restez à l’extérieur si possible

Si vous pensez que l’intrus est peut-être encore sur place, n’entrez surtout pas. Votre sécurité passe avant tout. Attendez l’intervention des forces de l’ordre dans un endroit sûr, chez un voisin ou dans votre voiture, par exemple.

Notez tout ce que vous constatez

Porte défoncée, tiroirs fouillés, fenêtres cassées… Prenez quelques photos pour garder une trace de l’état du logement. Ces clichés vous serviront pour votre déclaration de sinistre et pour appuyer votre future demande d’indemnisation auprès de l’assureur.

Contactez un proche, votre assurance et un serrurier

N’hésitez pas à appeler un proche pour avoir du soutien et pour ne pas faire face à tout ça seul. Un parent, un ami, un voisin… Et si votre logement n’est plus sécurisé, contactez votre assurance habitation qui vous mettra en relation avec un serrurier ou un service d’urgence pour sécuriser les accès.

En ce qui concerne les réparations, ne prenez pas l’initiative de faire intervenir un professionnel sans en informer au préalable votre assureur, afin d’éviter tout litige au moment de l’indemnisation.

Exception importante
: si votre logement n’est plus sécurisé (porte fracturée impossible à fermer, fenêtre brisée, serrure arrachée), vous pouvez et devez contacter immédiatement un serrurier ou un service d’urgence pour sécuriser les accès.

Dans ce cas :

  • Prenez des photos des dégâts avant toute intervention.
  • Conservez si possible les éléments remplacés (exemple : serrure cassée).
  • Demandez au serrurier un devis détaillé et une facture.
  • Et surtout, informez votre assureur dès votre déclaration de ce qui a été fait.

En revanche, évitez d’entreprendre de gros travaux ou de remplacer vos équipements tant que vous n’avez pas obtenu l’accord de l’assurance, au risque que cela soit interprété comme une renonciation à une expertise.

Appeler assurance cambriolage

Pourquoi faut-il porter plainte rapidement ?

Une fois les lieux sécurisés et les forces de l’ordre passées, il faut déposer plainte le plus rapidement possible. Cette étape est indispensable pour que votre assurance habitation prenne en compte le sinistre.

D’un point de vue juridique, porter plainte permet de signaler officiellement les faits auprès des autorités compétentes, police ou gendarmerie. Vous devrez alors vous rendre dans un poste ou une brigade et raconter ce qui s’est passé. La date, l’heure approximative, les accès forcés, les objets manquants ou détériorés… Tout ce qui peut servir à l’enquête doit être mentionné.

À l’issue de ce rendez-vous, les forces de l’ordre vous remettront un document officiel. Il s’agit souvent d’une copie du procès-verbal ou d’un récépissé de dépôt de plainte. Ne le perdez surtout pas ! C’est cette pièce qui servira de justificatif auprès de votre assurance pour enclencher le traitement de votre dossier.

Il faut savoir que la plupart des contrats d’assurance habitation prévoient un délai maximal de 48 heures après la découverte du vol pour déposer plainte et déclarer le sinistre. Passé ce délai, votre déclaration sera considérée comme tardive. Et dans ce cas, l’assureur pourrait refuser d’intervenir ou prendre beaucoup plus de temps pour le faire.

Le site officiel service-public.fr permet de préremplir votre plainte depuis chez vous. C’est une bonne solution si vous êtes encore trop bouleversé pour parler. Cela vous permet de poser les faits à tête reposée, avant de finaliser tout ça en personne. Vous devrez ensuite finaliser la procédure en vous rendant directement au commissariat ou à la brigade concernée.

Comment bien déclarer un cambriolage à son assurance ?

Une fois la plainte déposée, il faut tenir votre assureur au courant. En règle générale, vous disposez de deux jours ouvrés pour effectuer votre déclaration de sinistre. Cela veut dire que si le cambriolage a eu lieu un vendredi, vous avez jusqu’au mardi suivant pour avertir votre assureur.

Comment déclarer le sinistre ? Plusieurs options s’offrent à vous :

  • Par téléphone, en appelant le service client de votre assureur (le numéro figure sur votre contrat ou carte d’assurance).
  • En ligne, via votre espace personnel si vous en avez un.
  • Par courrier recommandé avec accusé de réception, si vous préférez laisser une trace.
  • Directement en agence, si vous avez besoin de parler à quelqu’un en face.

Lors de cette déclaration, soyez aussi précis que possible. Voici les informations que votre assureur attendra :

  • La date et l’heure estimée du vol.
  • Le lieu du cambriolage (maison, appartement, dépendance…).
  • La nature de l’effraction (porte fracturée, fenêtre cassée, serrure arrachée…).
  • Le dépôt de plainte, avec copie du récépissé.
  • La liste des objets volés ou dégradés, avec leur valeur estimée.
  • Des photos des dégâts ou de l’état des lieux.
  • Toute facture, preuve d’achat ou pièce justificative disponible.

Même si l’émotion est encore forte, prenez le temps de rassembler un maximum d’éléments concrets. Plus votre déclaration est claire, documentée et ordonnée, plus vous facilitez le travail de l’assureur… et plus vous augmentez vos chances d’être indemnisé rapidement. La procédure est d’ailleurs la même si vous avez une assurance habitation étudiant.

Bon à savoir : jetez un coup d’œil à votre contrat. Certains biens (les bijoux, les ordinateurs portables, le mobilier haut de gamme…) peuvent être protégés, mais sous conditions. Prenez donc le temps de vérifier ce qui est inclus ou non, ce qui est plafonné, ce qui nécessite une preuve et ce qui peut être contesté. Cela vous évitera bien des mauvaises surprises au moment de l’indemnisation.

Comment constituer un dossier d’indemnisation solide ?

Déclarer un cambriolage ne suffit pas. Pour que votre assurance puisse vous indemniser correctement, il faut lui fournir un dossier complet, structuré et crédible. Concrètement, il faut que vous racontiez toute l’histoire… mais avec des preuves à l’appui.

Voici les éléments à réunir :

  • Une copie du dépôt de plainte effectué auprès de la gendarmerie ou du commissariat de police.
  • La déclaration de sinistre, transmise dans les délais prévus par votre contrat.
  • Un inventaire des objets volés (type, marque, modèle, date d’acquisition, valeur estimée…).
  • Toute preuve d’achat disponible (factures, tickets de caisse, bons de commande…).
  • Des photos prises avant le vol si vous en avez, ou des photos des dégâts causés par l’effraction.
  • Un descriptif des dommages matériels (portes, fenêtres, serrures, etc.).
  • Une estimation chiffrée de la valeur globale des pertes.

Classez les pièces jointes par type (objets électroniques, bijoux, mobilier…) et accompagnez chaque élément d’une brève explication. Cela montre que vous avez pris le temps, que vous êtes rigoureux et que vos demandes sont justifiées.

Constituer dossier pour assurance

Et si vous ne retrouvez pas tous les justificatifs ? Ce n’est pas perdu pour autant. Complétez votre dossier avec des photos récentes, des échanges par courrier ou mails, le numéro de série d’un appareil ou des témoignages éventuels.

Plus votre dossier est précis, structuré et documenté, plus vous mettez votre assurance en position de dire oui. Et si une pièce manque, expliquez pourquoi. En cas de doute ou si vous avez besoin d’accompagnement, les équipes de la MAE sont là pour vous soutenir tout au long de vos démarches.

Quels délais pour être indemnisé ?

Une fois votre dossier déposé auprès de l’assurance, la phase d’analyse commence. Cette étape permet à l’assureur de contrôler la cohérence des informations fournies et d’évaluer le montant final de l’indemnisation. Cette période peut prendre du temps en fonction de la complexité du sinistre déclaré et des garanties souscrites.

En règle générale, l’indemnisation intervient sous environ 30 jours à compter de la date où votre dossier est jugé complet. Tant que vous n’avez pas transmis tous les éléments nécessaires, le compteur ne démarre même pas. Ce délai moyen peut toutefois varier selon plusieurs critères :

  • La valeur des objets indiqués sur votre déclaration.
  • La nécessité ou non d’une expertise demandée par l’assurance.
  • La qualité et l’exhaustivité des preuves apportées.
  • La rapidité des échanges et des réponses de votre part, en cas de demande de précisions.

Si vous estimez que l’analyse de votre dossier prend trop de temps ou si vous êtes sans nouvelles depuis plusieurs semaines, contactez directement le service sinistre de votre compagnie d’assurance pour demander une explication.

Si malgré tout, les délais s’allongent ou que votre dossier reste bloqué sans raison apparente, vous pouvez envisager de :

  • Envoyer une réclamation écrite au service client de votre assureur.
  • Saisir le médiateur de l’assurance, un professionnel indépendant chargé de résoudre les litiges.
  • Contacter une association de consommateurs ou un conseiller juridique.

Gardez une copie de tous les échanges. Mails, courriers, captures d’écran, accusés de réception… Tout ce qui peut prouver votre bonne foi et la chronologie des faits.

Que faire si l’indemnisation est insuffisante ou refusée ?

Recevoir une réponse de son assurance, c’est souvent un soulagement. Mais parfois, ça ne se passe pas comme vous l’espérez ! Le montant proposé ne correspond pas du tout à vos pertes ou pire… l’assurance refuse carrément de vous indemniser.

Commencez par relire votre contrat d’assurance. Parfois, le problème vient de là :

  • Des plafonds de remboursement.
  • Des exclusions de garantie sur certains objets (bijoux, espèces, objets non déclarés…).
  • Une franchise élevée qui réduit le montant versé.

Il faut savoir que les compagnies d’assurance ne vous volent pas, mais elles appliquent strictement ce qui est écrit dans votre contrat. Même si c’est dur à accepter, il vaut mieux comprendre pourquoi une décision a été prise avant de contester.

Si la proposition ne vous semble pas justifiée, engagez le dialogue. Appelez votre conseiller, ou envoyez un mail. Demandez des explications chiffrées. Comment le montant a-t-il été calculé ? Quels postes ont été pris en compte ? Qu’est-ce qui a été refusé, et pourquoi ?

Si le désaccord persiste, vous pouvez envoyer une lettre de réclamation écrite, en joignant :

  • La copie de votre déclaration de sinistre.
  • Le détail des justificatifs transmis.
  • La lettre (ou le mail) de réponse de l’assureur.
  • Vos remarques et objections, de manière claire et structurée.
  • Des pièces complémentaires (facture retrouvée, estimation d’un professionnel, témoignage, etc.).

Si cette démarche n’aboutit pas, vous pouvez :

  • Saisir le service réclamation de l’assurance.
  • Contacter le médiateur de l’assurance, dont les coordonnées figurent dans votre contrat.
  • Envisager, en dernier recours, une action en justice avec l’aide d’un conseiller juridique.

Dans tous les cas, gardez un ton factuel, appuyez-vous sur des documents solides et conservez toutes les traces écrites de vos échanges.

Sécuriser son logement pour éviter un nouveau cambriolage

Une fois le choc passé, les démarches faites et l’indemnisation enclenchée, il reste cette sensation étrange, un peu collante. Ce sentiment que chez vous n’est plus tout à fait chez vous. Qu’il va falloir du temps pour se sentir à nouveau en sécurité. C’est normal ! Même si chaque situation est différente, il existe des gestes simples et efficaces pour renforcer la sécurité de votre logement et décourager toute tentative future.

A savoir : Chez certains assureurs, des moyens de sécurité peuvent être exigé dans les conditions particulières de votre assurance habitation pour être indemnisé.

1. Remplacez les accès fragilisés

Certaines interventions doivent être réalisées en urgence après une effraction :

  • Faites changer sans attendre les serrures forcées ou abîmées.
  • Remplacez rapidement les fenêtres ou vitrages fracturés.
  • Renforcez ou réparez vos portes et volets endommagés.

Conservez toutes les factures liées à ces travaux. Selon les conditions de votre contrat d’assurance habitation, vous pourriez bénéficier d’une prise en charge totale ou partielle des frais engagés.

2. Installez des équipements de dissuasion

Un cambrioleur n’aime pas ce qui fait du bruit, ce qui attire l’attention et ce qui complique la tâche. Pour cela, pensez à installer :

  • Une alarme sonore, même basique.
  • Des détecteurs de mouvement avec éclairage extérieur.
  • Une caméra de surveillance, même factice ou connectée via smartphone.
  • Des autocollants visibles indiquant que la maison est protégée (alarme, télésurveillance…).

Si vous êtes locataire ou étudiant, il existe des solutions portatives (alarme mobile, caméra sur batterie) faciles à désinstaller en cas de déménagement.

3. Adoptez des réflexes au quotidien

La meilleure sécurité, c’est aussi une question d’habitude :

  • Verrouillez toujours vos portes et fenêtres, même pour une courte absence.
  • Ne laissez rien d’attirant visible depuis l’extérieur (ordinateur, sac, bijoux).
  • Prévenez un voisin ou un proche en cas d’absence prolongée.
  • Évitez d’annoncer vos départs en vacances sur les réseaux sociaux…

Ces gestes ne garantissent pas l’impossible. Mais ils réduisent considérablement les risques, et donnent au passage le sentiment de reprendre la main sur son espace de vie.

Ce qu’il faut retenir

Personne n’aime y penser, mais si le pire arrive, voici les points à garder en tête :

  • Prévenez immédiatement les forces de l’ordre et ne touchez à rien.
  • Portez plainte rapidement.
  • Déclarez le sinistre sous 48 heures ouvrées suivant la découverte du vol.
  • Constituez un dossier complet avec preuves, factures et photos.
  • Suivez l’indemnisation, relancez si besoin et n’hésitez pas à demander une contre-expertise.
  • Renforcez la sécurité de votre logement pour éviter les récidives.

A la MAE, on sait que ces moments fragiles demandent plus qu’un simple remboursement. Ils demandent de l’écoute, du soutien, de la clarté. Notre engagement, c’est d’être à vos côtés, à chaque étape, pour que vous puissiez vous reconstruire, et surtout, vous sentir à nouveau chez vous.

Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre informatif et ne remplacent en aucun cas les conditions générales de votre contrat, qui seules font foi.

À propos de l’auteur
Image de Camille L.
Camille L.

Experte assurance

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