Pourquoi les questions sur la sexualité des enfants peuvent nous déstabiliser ?
7 parents sur 10 se disent mal à l’aise pour parler de sexualité avec leurs enfants
Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (OPEN), baromètre 2023.
La peur d’abîmer l’innocence
Parler de sexualité avec un enfant peut sembler prématuré. Les parents craignent de briser une forme de pureté.
Le malaise avec sa propre sexualité
Ces questions ramènent parfois à notre propre gêne. Beaucoup d’adultes ont grandi sans explications
claires.
Le manque de modèle éducatif
Peu de parents ont eu un cadre pour parler d’amour, de corps ou de sexe. Résultat : ils improvisent,
avec la crainte de mal faire.
La peur d’en dire trop ou pas assez
On hésite entre une réponse trop vague ou un détail inadapté à l’âge. Difficile de trouver le juste
milieu.
Bonne nouvelle : votre enfant ne cherche pas un dictionnaire. Il veut surtout être entendu et rassuré.
Les postures de base pour rester serein
Ne pas sur-réagir
Pas de haussement de ton. Pas de « C’est quoi cette question ?! ». Votre calme montre que le sujet
est normal.
Accueillir sans jugement
Un simple « Merci de me poser la question » suffit. Votre enfant se sent autorisé à parler, sans honte.
Prendre le temps
Vous pouvez dire : « Bonne question, je vais réfléchir ». Cela évite une réponse trop rapide ou
maladroite.
Rappel clé : Répondre, ce n’est pas tout dire. C’est avant tout montrer que l’enfant a eu raison de poser la question.
Techniques concrètes pour répondre aux questions gênantes
Poser une contre-question
« Qu’est-ce qui t’a donné envie de poser cette question ? ». Cela permet de comprendre l’origine de la demande.
Faire l’état des lieux
« Et toi, tu sais ce que c’est ? ». Ainsi, vous adaptez vos mots à son niveau.
Nommer son inconfort sans fermer le dialogue
« C’est un peu gênant pour moi, mais je vais essayer de t’expliquer simplement ». L’enfant apprend
que la gêne existe, sans rompre la confiance.
S’appuyer sur un support adapté
Un livre ou une BD peut aider. « Tu veux qu’on regarde ensemble un livre qui explique ça aux enfants
? ».
Ce que votre enfant cherche vraiment
La moitié des parents repoussent ces conversations en espérant que l’école s’en charge
Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (OPEN), baromètre 2023.
Comprendre un mot entendu
Souvent, il veut juste comprendre un terme entendu dans la cour ou sur un écran. Une définition
simple suffit.
Tester votre réaction
Il observe : est-ce un sujet tabou ? Suis-je en sécurité pour en parler ? Votre réaction compte plus que
vos mots.
Être rassuré
L’enfant n’attend pas un cours détaillé. Il veut une réponse claire, adaptée à son âge, et qui ne le culpabilise pas.
Boîte à outils pour répondre sans stress ou presque
Phrases clés à garder en tête
« Merci de me faire confiance. »
« Je vais essayer de t’expliquer simplement. »
« Je ne sais pas tout, mais on peut chercher ensemble. »
« Certaines choses sont intimes, mais tu as le droit de poser la question. »
Réponses adaptées selon l’âge :
- 3–6 ans : « C’est une partie du corps qu’on utilise quand on est adulte et amoureux. »
- 7–10 ans : « C’est un mot qui parle d’un geste intime entre adultes. Tu veux que je t’explique
avec un livre ? » - 11–14 ans : « C’est une pratique sexuelle que peuvent avoir les adultes quand ils en ont
envie, mais ce qui compte surtout, c’est le respect et le consentement.
Poser une limite saine
Certaines choses appartiennent à l’intimité. Vous pouvez dire : « C’est une question intime. Les choses entre adultes sont privées ». Votre enfant apprend ainsi que la pudeur existe, mais que la question
reste légitime.
Supports utiles
- Livres : On ne parle pas de ça (3–6 ans), C’est mon corps (6–9 ans), Le guide du zizi sexuel (9–
12 ans), Parler d’amour et de sexualité (ados). - Podcasts : La chose étrange (pour les ados et jeunes adultes), Les couilles sur la table,
Parentalité et sexualité (France Inter). - Comptes Instagram de sexologues ou éducateurs spécialisés
Conclusion : vous êtes la bonne personne
Face à une question intime, souvenez-vous : vous n’avez pas besoin d’être expert. Votre écoute
compte plus que vos connaissances.
Chaque réaction construit ou fragilise la confiance. Le fait que votre enfant ose poser la question est déjà une victoire.
Respirez, accueillez, ajustez vos mots. Vous êtes la bonne personne. C’est ce lien de confiance qui guidera votre enfant, bien plus que la réponse parfaite.