Harcèlement et cyberharcèlement : quel est le rôle des ambassadeurs pHARe ?

Harcèlement et cyberharcèlement : quel est le rôle des ambassadeurs pHARe ?

Véritable fléau, le harcèlement et cyberharcèlement en milieu scolaire préoccupent tant les équipes éducatives que les parents et les enfants. À leur échelle, les élèves peuvent s'engager dans la lutte contre le phénomène en devenant ambassadeurs pHARe au sein de leur école.

Qu'est-ce que le programme pHARe ?

6% des collégiens sont harcelés

Lancé en 2021, le programme de lutte contre le harcèlement à l'école (pHARe) est un dispositif national visant à prévenir et à traiter les situations de harcèlement scolaire. Depuis la rentrée 2023, il est déployé dans l'intégralité des écoles élémentaires, collèges et lycées du territoire.

Peur d'aller à l'école, victimisation, moqueries, insultes, violence physique, en France, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens sont harcelés au sein de leur établissement ou en ligne. Dans le premier degré, 5 % des écoliers du CE2 au CM2 sont concernés, selon l'enquête harcèlement 2023.

Des chiffres alarmants sur lesquels le programme pHARe cherche à agir avec un plan global articulé autour de 5 axes :

  • Mesurer le climat scolaire et sensibiliser pour éviter les incidents de harcèlement,
  • Créer une communauté protectrice autour des élèves,
  • Résoudre tous les cas de harcèlement grâce à une intervention efficace,
  • Impliquer les parents et les partenaires dans la mise en œuvre du dispositif,
  • Mobiliser le conseil de la vie collégienne ou lycéenne, et le comité d'éducation à la santé, à la citoyenneté et à l'environnement.

Qui sont les ambassadeurs pHARe et comment sont-ils formés ?

À leur niveau, les élèves peuvent s'investir dans la lutte contre le harcèlement à l'école en devenant des ambassadeurs du programme pHARe. On parle aussi d'ambassadeurs « Non au harcèlement ». Ainsi, tout collégien ou lycéen qui désire œuvrer pour cette cause a le droit de se porter volontaire. Pour cela, le jeune doit se manifester auprès de son chef d'établissement.

Dans un reportage vidéo, Emma, 17 ans, explique qu'elle a choisi de s'engager car elle s'est aperçue, tout au long de sa scolarité, « que des élèves venaient avec la crainte d'aller à l'école, ou pleuraient ». Une situation « inconcevable » pour cette élève de terminale. Aujourd'hui, de nombreux jeunes français ont suivi l'exemple d'Emma. Au collège, ils sont plus de 23 000 ambassadeurs pHARe, peut-on lire sur le site education.gouv.fr .

Les futurs ambassadeurs suivent obligatoirement une formation afin qu'ils puissent comprendre en quoi consiste leur rôle. Ils apprennent notamment à différencier les cas de harcèlement de ceux qui n'en sont pas, à repérer les signes évocateurs et à réagir. La formation des ambassadeurs est dispensée par des référents harcèlement académiques et départementaux au sein de l'établissement, dans un bassin d'éducation ou au niveau du rectorat.

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Quelles sont les missions des élèves ambassadeurs pHARe dans la lutte contre le harcèlement à l'école ?

À noter : le déploiement d'un projet de prévention nécessite l'engagement d'au moins trois élèves ambassadeurs pHARe par établissement.

Les ambassadeurs « Non au harcèlement » contribuent à créer un environnement scolaire plus sûr et respectueux pour tous.

Concrètement, leur rôle consiste à :

  • Sensibiliser leurs pairs au harcèlement et cyberharcèlement, et à la nécessité de respecter l'autre sur Internet comme en classe,
  • Agir en tant que lanceur d'alerte en détectant les situations problématiques,
  • Rassembler l'ensemble de la communauté éducative en pilotant un projet au sein de l'établissement,
  • Incarner les valeurs de l'école de la confiance.

Pour Maxence, 16 ans, l'ambassadeur a « un rôle de conseil auprès de ses camarades, mais aussi un rôle de sentinelle ». En effet, les élèves investis agissent comme un intermédiaire entre leurs pairs, plus enclins à se confier à un autre élève, et les adultes. Ils se font le relais des enjeux de la lutte contre le harcèlement et des moyens d'y contribuer.

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S'ils sont des témoins proactifs, il est important de comprendre que les ambassadeurs pHARe ne sont en aucun cas amenés à régler seuls les conflits liés au harcèlement. De la même façon, ils n'ont pas vocation à se revendiquer chef de leurs camarades, justicier ou médiateur.

Quelles qualités pour devenir un ambassadeur « Non au harcèlement » ?

« L'ambassadeur doit aider ses camarades à se sentir en sécurité et en confiance ».

Être un élève ambassadeur responsable nécessite de faire preuve de vigilance pour pouvoir identifier les cas de mal-être ou d'isolement liés à du harcèlement. De plus, endosser la cape d'ambassadeur requiert des qualités d'écoute et d'empathie. Précieuse, collégienne en classe de 5e, témoigne : « un ambassadeur doit aider ses camarades en situation de harcèlement à se sentir en sécurité et en confiance ». Le collégien ou lycéen doit être capable de prêter une oreille attentive à ses pairs, sans les juger.

Par ailleurs, l'ambassadeur pHARe doit pouvoir soutenir l'élève victime et le convaincre de parler de sa situation aux adultes. Enfin, il doit être apte à collaborer avec les autres élus du lycée ou du collège.

Quelles actions de sensibilisation et de prévention mettre en place au collège ou au lycée ?

Les projets de prévention sont libres : ainsi, les ambassadeurs peuvent choisir eux-mêmes les actions qu'ils souhaitent mener dans le cadre du programme pHARe. À cet effet, le ministère de l'Éducation nationale met à leur disposition diverses ressources, dont des « fiches action » pour animer une séance de sensibilisation ou construire une séquence pédagogique.

Voici quelques exemples d'initiatives que les ambassadeurs pHARe peuvent entreprendre dans leur collège ou lycée :

  • Communiquer le numéro dédié au harcèlement scolaire et cyberharcèlement, gratuit, anonyme et confidentiel, à savoir le 3018.
  • Proposer une session pour sensibiliser les élèves de l'établissement, par exemple durant les heures de vie de classe.
  • Prévoir un temps d'échange sur le sujet avec les parents.
  • Profiter de la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école (premier jeudi de novembre) pour planifier un événement spécifique.
  • Participer au prix « Non au harcèlement ! » organisé par le ministère de l'Éducation nationale et la MAE, en concevant une affiche ou une vidéo comme support de prévention.

Création d'une chanson durant le cours d'éducation musicale, construction d'un trombinoscope des ambassadeurs et des référents adultes, rédaction d'une charte d'engagement, utilisation du Jeu de l'Oie « Non au harcèlement sexiste, sexuel et homophobe » de la MAE... les voies de mobilisation sont multiples !

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