Comment prévenir l'homophobie et la transphobie en milieu scolaire ?

Comment prévenir l'homophobie et la transphobie en milieu scolaire ?

Les élèves, dont l'orientation sexuelle ou l'identité de genre s'éloigne de la norme, subissent de nombreuses discriminations à l'école. En tant qu'enseignants, ou personnels de direction, vous pouvez agir pour favoriser l'inclusion, et prévenir l'homophobie et la transphobie en milieu scolaire.

Comprendre les LGBT-phobies en milieu scolaire et leurs conséquences pour les enfants

Pour aborder efficacement la question des discriminations à caractère homophobe ou transphobe, il est essentiel de comprendre les termes et les réalités liés à l'identité de genre et aux orientations sexuelles. Ainsi, l'identité de genre désigne la manière dont une personne se sent et s'identifie en tant que fille, garçon, ou autre. L'orientation sexuelle, quant à elle, renvoie au phénomène d'attirance affective, physique et sexuelle.

Le terme « LGBT-phobies », ou « LGBT-phobies » fait référence à la peur, à la haine, à la discrimination ou à la stigmatisation envers les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes. Cela englobe toutes les formes de préjugés, de rejet, de harcèlement ou de violence basés sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre.

L'homophobie et la transphobie sont source de souffrance. Les enfants et les ados qui sont la cible de ces injustices peuvent se replier sur eux-mêmes, et se retrouver en situation d'échec et de décrochage scolaire. Dans les cas les plus graves, les discriminations peuvent entraîner des comportements suicidaires.

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Cultiver l'apprentissage du respect de l'autre et le droit à la différence à l'école

L'association SOS homophobie qualifie l'école de « terreau fertile pour les violences LGBTI'phobes » dans son rapport annuel 2023 sur les LGBTI'phobies. Celles'ci se manifestent en majorité dans les établissements secondaires, au collège et au lycée, mais peuvent survenir dès le premier degré.

L'école, un terreau fertile pour les violences LGBTIphobes

L'une des missions de l'école consiste à fournir un cadre de sécurité et de bien-être pour tous. En effet, l'article L111-1 du Code de l'éducation indique que l'institution « veille à la scolarisation inclusive de tous les enfants, sans aucune distinction ». En outre, le service public de l'éducation « fait acquérir à tous les élèves le respect de l'égale dignité des êtres humains », et leur permet de « développer sa personnalité ».

La communauté éducative doit ainsi s'engager à créer un environnement bienveillant, en rejetant fermement toute forme d'injure à caractère homophobe ou transphobe.

Pour mieux comprendre les enjeux liés à l'accueil des jeunes LGBT à l'école, vous pouvez visionner le replay du webinaire organisé par le centre Hubertine Auclert.

Écouter, accompagner, protéger : les trois piliers pour soutenir les élèves transgenres

Les problématiques relatives à l'identité de genre peuvent parfois déstabiliser les enseignantes et le personnel éducatif. À cet effet, le ministère de l'Éducation nationale a publié des lignes directrices à leur attention, dans le bulletin officiel du 30 septembre 2021.

Ce texte est un précieux outil pour les professeurs, les recteurs et rectrices d'académie ou encore les responsables d'établissement. Il dresse notamment les solutions d'encadrement pour pouvoir répondre à la situation des jeunes transgenres.
Celles-ci s'articulent autour de trois principes :

  • Écouter l'élève pour prendre en considération ses questionnements, et être attentif à ses besoins.
  • L'accompagner dans sa scolarité en déployant des mesures individualisées.
  • Le protéger contre les manifestations anti-LGBT et les risques de harcèlement scolaire et de cyberharcèlement.

Précision utile : sachez qu'à l'école, les enfants transgenres ont le droit de sélectionner le prénom de leur choix, en vertu de la décision du Conseil d'État du 28 septembre 2022.

S'appuyer sur la campagne de l'Éducation nationale pour prévenir et sensibiliser contre l'homophobie et la transphobie

En 2023, l'Éducation nationale fait de la lutte contre les LGBT-phobies son cheval de bataille avec la campagne « Ici on peut être soi », impulsée par son ancien ministre Pap Ndiaye. Le message est clair : faire de l'école un lieu d'inclusion pour l'ensemble des élèves, où chacun et chacune peut vivre pleinement son identité.

Vous pouvez imprimer l'affiche de la campagne pour la diffuser au sein de votre collège ou lycée : couloirs, CDI, cantine... Un guide d'accompagnement est disponible en téléchargement pour déployer la campagne, et poursuivre la mobilisation tout au long de l'année. Vous y trouverez également des pistes pour analyser le visuel en classe avec les élèves.

Faire de la journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie un temps fort

Le 17 mai est la journée mondiale de prévention contre les agissements LGBT-phobes. C'est l'occasion d'aborder le sujet avec vos élèves, voire de créer une opération spécifique de sensibilisation en vous appuyant sur les ressources de la plateforme Éduscol. Vous pouvez notamment solliciter l'intervention d'une association partenaire du ministère, comme Contact ou le MAG Jeunes LGBT+.

Autre idée : utiliser un support de prévention ludique, tel que le Jeu de l'Oie « Non Au Harcèlement sexiste, sexuel et homophobe ». Ce jeu de société à vocation pédagogique se destine aux collégiennes et collégiens de la 5e à la 3e, mais certaines séquences peuvent être adaptées pour le lycée. Vous pouvez demander les mallettes auprès de la MAE.

Rediriger les élèves victimes de LGBT-phobies ou de harcèlement scolaire vers les services d'écoute

Plusieurs services d'écoute et d'aide existent pour les jeunes LGBT victimes ou témoins de violences homophobes ou transphobes. Il est important de systématiser la communication de ces numéros dans les établissements scolaires.

Voici des plateformes et lignes de confiance vers lesquelles se tourner :

  • Le site ecoute.contrelhomophobie.org et les numéros de téléphone 0 810 20 30 40 (0,06 €/min + prix appel) ou 01 41 83 42 81 (gratuit selon le forfait),
  • Le numéro vert gratuit 3018 contre le harcèlement, et l'application 3018 pour échanger par tchat.

Sources

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