Consommations à risque
Publié le 30.08.2023
Alcool, drogue, tabac, sexualité : comment prévenir les comportements à risques pendant la vie étudiante ?
La vie étudiante est une période durant laquelle les jeunes sont souvent tentés par de nouvelles expériences et explorent leur sexualité. Beaucoup d'entre eux se retrouvent à consommer des produits illicites, à boire de manière excessive, et à prendre des risques lors de rapports sexuels non protégés. Alors, comment les accompagner au mieux pendant cette période charnière de leur existence, et les sensibiliser aux divers dangers de l'alcool, de la drogue, du tabac et de la sexualité ?
Alcool, drogue, tabac : les dangers de l'addiction
Les risques du tabac
On fume souvent sa première cigarette au collège, puis c'est au lycée que certaines mauvaises habitudes se mettent en place, avant de devenir un nouveau mode de vie pendant la vie étudiante. Or, on le sait, même si fumer n'est pas illégal en soi, cela reste dangereux pour la santé et augmente le risque de maladies cardiovasculaires et respiratoires.
On différencie deux types de tabagismes : le tabagisme actif, où l'on fume et prend du tabac sous différentes formes (cigarette, cigare, narguilé, etc.), et le tabagisme passif, qui consiste à respirer involontairement la fumée de notre environnement. Par exemple, lors de soirées en compagnie de fumeurs, les jeunes non-fumeurs sont exposés au tabagisme passif. Heureusement, il existe des solutions pour arrêter de fumer, comme le traitement par substituts nicotiniques pour diminuer l'envie : patchs ou timbres à la nicotine à coller sur la peau, gommes à mâcher, nicotine en pulvérisation buccale par spray, etc.
Les dérives de l'alcool
Lors de soirées étudiantes, l'envie de s'évader peut se traduire par la consommation excessive d'alcool en peu de temps pour en ressentir les effets très rapidement : on appelle cela le binge drinking. Il peut mener au coma éthylique et provoquer des dégâts irréversibles. L'alcool affecte les réflexes et brouille le jugement, ce qui peut engendrer des comportements dangereux : conduire en état d'ébriété, provoquer une bagarre, avoir des rapports sexuels à risque ou non consentis, etc.
Pour réduire leur consommation d'alcool ou y mettre fin, les étudiantes et étudiants peuvent se tourner vers un professionnel de la santé, ou contrôler leur consommation en réduisant les doses journalières et en alternant entre softs et boissons alcoolisées, ou encore privilégier des activités bien-être (activités physiques par exemple).
Découverte de l'usage des drogues
Pour fuir le stress, l'anxiété et la déprime, nombre de jeunes testent de nouvelles drogues illégales. La découverte de ces drogues s'accélère souvent pendant la vie étudiante lors de soirées arrosées. On considère que l'usage régulier de telles substances se développe pendant les années lycée pour continuer dans la vie universitaire. Ainsi, selon des chiffres donnés par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, un tiers des lycéennes et lycéens (33,1%) ont déjà consommé du cannabis, et 42,4% des élèves de terminale affirment en consommer de manière régulière (Source : Santé Publique France, 2019).
La prévention des addictions et la promotion de la santé des étudiants
Pour lutter contre les addictions dans l'enseignement supérieur, un appel à manifestation d'intérêt (AMI) a été lancé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA). Il a pour but de soutenir des projets de prévention et de promotion de la santé des étudiants proposés par les établissements d'enseignement supérieur.
La prévention des conduites addictives concerne la consommation de produits addictifs tels que l'alcool, le tabac ou le cannabis, mais englobe aussi d'autres substances consommées en soirée dans le milieu étudiant : cocaïne, MDMA, protoxyde d'azote, etc.
Les services de santé universitaires (SSU) ont un rôle essentiel dans la prévention des comportements addictifs grâce à leurs missions axées sur la prévention et les soins. Ils ont mis au point des formations et des outils pour prévenir les risques festifs, et s'entourent des étudiants relais santé (ERS), qui ont reçu une formation axée sur la prévention, les acteurs, les ressources. Ils sont une source complémentaire pour mener des actions efficaces aux côtés des professionnels de santé afin d'informer les autres étudiants sur les risques liés aux consommations addictives.
Sexe et prévention
Une étude menée en 2019 par OpinionWay révèle que 2 étudiantes/étudiants sur 10 pensent que l'on guérit facilement du sida aujourd'hui. Les étudiants ne semblent pas prendre au sérieux les risques de contamination aux IST (infections sexuellement transmissibles) liés à une sexualité non protégée. 56% des jeunes interrogés n'utilisent pas systématiquement de préservatif à chaque rapport sexuel, et 21% d'entre eux ne font pas de dépistage contre le VIH ou les IST en cas de changement de partenaire. Les raisons sont multiples : une partie ne sait pas où se rendre pour un dépistage, d'autres pensent que cela coûte cher, ou encore ne supportent pas les prises de sang. Une prise de conscience est donc nécessaire pour lutter contre la propagation des IST. Par exemple, la chlamydia peut rendre stérile si elle n'est pas soignée à temps.
En ce sens, l'éducation sexuelle en milieu scolaire est importante et permet de mieux informer les élèves, dès le début de leur adolescence. En parallèle, de nombreux outils sont disponibles en ligne pour accompagner la prévention. Notamment, le portail Addict'Aide propose un test d'évaluation des addictions pour aider les parents ou l'étudiant lui-même à identifier une conduite addictive.
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