Si vous étiez adolescent, adolescente ou jeune adulte en 2008, vous faites probablement partie de la génération Facebook. Celle qui a connu le réseau social à l’époque où il avait le monopole, entre envois de pokes aux amis, actualisation du statut, et pouces bleus à gogo. Pour les adultes milléniaux, ce désamour grandissant qui sonne comme un coup de vieux peut être difficile à accepter… D’autant que la jeunesse n’est pas tendre envers Facebook, qualifiant le réseau de Meta de démodé, ringard, has been, ou encore dépassé. Pourtant, les ados ont leurs raisons !
Facebook, le réseau social des parents : rédhibitoire pour les ados
3 milliards d'utilisateurs actifs mensuels dans le monde
L'attrait de la nouveauté : Facebook en perte de vitesse
Prenons un exemple : vous arrive-t-il parfois de ne pas comprendre un traître mot lorsque vos enfants s’expriment sur les réseaux sociaux ? C’est normal : les jeunes s’approprient la langue française pour inventer leurs propres codes. Il en va de même pour le cinéma, la musique, les célébrités adulées, les influenceuses et influenceurs suivis sur les réseaux…
Si la croissance de Facebook tournait déjà au ralenti depuis quelques années, les résultats de Meta au 4e trimestre 2021 en soulignent le déclin, et font l’effet d’un coup de tonnerre. Pour la première fois depuis sa naissance, le réseau social historique avait accusé une perte d’un million d’utilisatrices et utilisateurs actifs quotidiens.
Les réseaux sociaux concurrents : opération séduction auprès des jeunes
Au-delà de l’aspect générationnel, Facebook est surtout victime d’une « diversification de l’offre », plutôt que d’une « désertification », comme l’explique Anne Cordier, spécialiste des pratiques numériques chez les jeunes. En effet, plusieurs réseaux sociaux ont vu le jour depuis la création de Facebook, devenant davantage plébiscités par nos enfants. Aujourd’hui, Instagram, Snapchat et TikTok représentent des alternatives en vogue pour les jeunes, qui cherchent une expérience de médias sociaux plus adaptée à leur âge et à leur style de vie. Ces plateformes proposent des contenus plus visuels ou éphémères, des formats vidéo plus courts, des fonctionnalités plus divertissantes, etc.
Par ailleurs, les applications de messagerie telles que WhatsApp ou Snapchat ont également gagné en popularité auprès des ados, au détriment de Facebook Messenger. Les jeunes préfèrent discuter en privé avec leurs amies et amis, plutôt que de poster des mises à jour publiques sur Facebook.
Effets de mode et influenceurs : les enfants suivent leurs idoles
Les influenceurs aussi sont sur les réseaux sociaux… et les jeunes fans vont bien souvent là où sont leurs stars préférées ! Ainsi, lorsque certaines personnalités quittent Facebook au profit d’autres plateformes, par effet de mode ou pour toute autre raison, les enfants tendent à imiter leur comportement. Selon Anne Cordier, « ce qui intéresse les ados, ce n’est pas le média social en lui-même, mais ce sont les personnes qui le fréquentent, car c’est avant tout le lien social qu’ils recherchent ».