Dissocier la dépression de la déprime : 1ère étape pour détecter la maladie chez un ado
Pour repérer la dépression chez un ou une ado, il faut d’abord réussir à la distinguer de la déprime. Comprendre la différence entre ces deux états psychologiques est en effet crucial pour identifier la présence d’un trouble dépressif, et réagir en conséquence.
La dépression, ou épisode dépressif caractérisé (EDC), est une maladie grave, qui nécessite une prise en charge. Elle se manifeste par des symptômes dépressifs persistants, « entraînant une souffrance cliniquement significative et un retentissement sur le quotidien de l’adolescent », comme le souligne la Haute Autorité de santé (HAS).
La déprime survient couramment durant l’adolescence, où les bouleversements sont nombreux. Elle désigne une période normale et transitoire durant laquelle la ou le jeune affiche des symptômes qui ressemblent à ceux de la dépression. Ce « coup de blues » peut par exemple se caractériser par de la morosité ou des sautes d’humeur. Si la déprime est passagère et touche naturellement les ados, elle doit toutefois être surveillée pour éviter qu’elle évolue en dépression.
															La dépression est particulièrement difficile à identifier lors de l’adolescence. En effet, cette tranche de la vie est une phase de transition entre l’enfance et l’âge adulte où le jeune vit de multiples perturbations physiques, émotionnelles et sociales. Enclins à de l’irritabilité ou de l’agressivité, les ados présentent parfois des symptômes trompeurs, pouvant être confondus avec la crise d’adolescence.
Connaître les symptômes de la dépression de l'adolescent
Comment faire, alors, pour la détecter ? C’est sur l’attitude de l’ado qu’il faut se pencher, car chez les jeunes, la dépression se manifeste davantage à travers des comportements. Il est également nécessaire de retenir qu’il n’existe aucun symptôme spécifique de l’EDC.
Néanmoins, voici les principaux signes évocateurs pour les familles et le corps enseignant :
- Des troubles de l’humeur, notamment un abattement émotionnel envahissant, de la tristesse, et des pleurs répétés,
 - Une angoisse excessive,
 - Une sensation d’avoir les nerfs à fleur de peau, avec des accès de colère, une réaction excessive à la frustration ou une hypersensibilité au rejet,
 - Une tendance anormale à l’isolement et au repli sur soi, avec le rejet des amies et amis,
 - Une addiction aux jeux vidéo,
 - Une perte d’intérêt et d’entrain pour les activités autrefois appréciées,
 - Un ennui persistant,
 - Des troubles du sommeil ou de l’alimentation,
 - Des ivresses pathologiques,
 - Un décrochage scolaire.
 
Bon à savoir
Les tests pour diagnostiquer un épisode dépressif caractérisé à l'adolescence
Pour établir le dialogue et dresser un diagnostic fiable, elles et ils utilisent des tests psychologiques reconnus par la HAS, notamment :
- L’échelle ADRS (Adolescent Depression Rating Scale) : elle interroge la jeune personne sur 10 éléments comme le degré d’énergie pour l’école, le découragement, ou encore l’envie de mourir.
 - L’échelle TSTS-CAFARD : elle contient 5 questions d’ouverture sur la traumatologie, le sommeil, le tabac et le stress. Chacune de ces thématiques est associée à un niveau de gravité en cas de réponse positive, via 5 questions portant sur les cauchemars, les agressions, le fait de fumer, l’absentéisme à l’école, et le ressenti désagréable familial.
 - Le test BITS (Bullying Insomnia Tobacco Stress) : une version actualisée et améliorée du TSTS-CAFARD, validée en conditions réelles en 2020.
 
															- La présence d’une maladie chronique ou d’un handicap,
 - Des antécédents d’agression,
 - Une grossesse à l’adolescence,
 - Un harcèlement scolaire,
 - Des tensions familiales,
 - La mort d’un proche,
 - Etc.