Comment protéger les adolescents des risques liés au GHB ?

Qu'est-ce que le GHB ?

Le GHB est une molécule aux effets sédatifs et euphorisants. Principalement indiqué dans le cadre du traitement de la narcolepsie, il a été détourné de son usage premier à partir des années 90, à des fins récréatives, au même titre que l'alcool ou le cannabis.

La définition du GHB

Acronyme de « Gamma-hydroxybutyrate », le GHB est un dépresseur du système nerveux central. Le cerveau en produit naturellement une petite quantité, mais, lorsque cette substance est consommée à forte dose, elle peut être très dangereuse. Sa prescription médicale est strictement réglementée. Le GHB consommé en soirée est donc vendu de manière illégale. Dans le milieu de la nuit, il porte aussi le nom de « salty water » (pour son goût légèrement salé), de « liquid ecstasy » ou encore de « g ».

Les différentes formes du GHB

On retrouve cette drogue principalement sous deux formes : liquide (dans une fiole) ou en poudre. Dans les deux cas, il se dilue très facilement dans une boisson. Il est inodore, et son goût se masque facilement, le rendant indétectable, d'où sa popularité auprès des agresseurs. En version liquide, il peut aussi s'injecter.

En 1999, le GHB a été classé comme produit stupéfiant. Le GBL a alors fait progressivement son apparition, provoquant sensiblement les mêmes effets, mais en étant moins cher et plus facilement accessible. Le GBL est un nettoyant industriel puissant qui se transforme en GHB une fois dans l'organisme. Il n'est donc pas rare d'entendre parler de « GHB/GBL ».

Les effets du GHB

Les effets du GHB arrivent rapidement : entre 15 et 30 minutes après l'administration. Ils peuvent durer plusieurs heures, et leur intensité varie selon la quantité ingérée. Généralement, quand elle est consommée à dose faible ou modérée, cette drogue provoque des sensations assez similaires à celles de l'alcool : sérénité, relaxation, bien-être et euphorie. Elle diminue le rythme cardiaque et ralentit la respiration.

Parmi les effets secondaires, on peut noter des maux de tête, des étourdissements, des nausées ou encore des vomissements. À forte dose , le GHB présente un réel danger. Il peut en effet provoquer une perte de conscience (les adeptes parlent de « G-hole »), et parfois un coma profond pouvant aboutir à la mort.

Le GHB est devenu « la drogue du violeur », car il provoque la somnolence et l'absence de souvenirs au réveil, facilitant ainsi les abus sexuels ou les agressions. Mais cette substance illicite est aussi très souvent consommée par les jeunes de leur plein gré, alors qu'ils en ignorent les dangers. Lorsque le GHB est associé à de l'alcool, le risque de surdosage et/ou de coma est bien plus important.

Comment se protéger contre le GHB ?

En soirée, un seul maître-mot pour se protéger de la drogue du violeur : la vigilance. Puisqu'il est extrêmement difficile d'identifier formellement la présence de GHB dans un verre, il est important d'adopter systématiquement quelques réflexes simples.

La première règle d'or est tout simplement de ne jamais accepter un verre offert par un inconnu.

Ensuite, ne jamais laisser sa boisson sans surveillance : il suffit de quelques secondes pour y ajouter discrètement du GHB liquide ou en poudre (retenons que la substance peut avoir un goût légèrement salé). La capote de verre peut également être une solution pour protéger son verre.

Intoxication au GHB : les bons gestes

Voici les réflexes à transmettre à votre enfant pour bien réagir si elle ou il a ingéré du GHB à son insu, ou en a consommé une dose trop importante :

• Demander de l'aide à ses amis.
• Si votre ado est dans un bar ou une boîte de nuit, se rapprocher du personnel.
• S'il est seul, contacter les secours pour une prise en charge (15, 17, 18 ou 112).
• S'il est témoin d'une intoxication au GHB, il doit rester auprès de la victime et appeler les secours. En fonction de son état, votre ado pourra être amené à placer la victime en position latérale de sécurité (PLS) en attendant les pompiers.

Comment effectuer un dépistage du GHB ?

Cette substance est difficile à détecter dans l'organisme, car elle disparaît rapidement. Après 12 heures, il n'est plus possible de la déceler, que ce soit dans le sang ou dans les urines. En revanche, les cheveux peuvent conserver des traces de cette drogue pendant plusieurs semaines (jusqu'à 8 semaines). Étant donné le coût d'un tel test, le dépôt de plainte est souhaitable afin d'envisager une prise en charge.

À retenir sur le GHB

• Le GHB est une drogue de synthèse consommée pour ses effets euphorisants. Il est classé dans la liste des stupéfiants depuis 1999.
• Inodore et incolore, il peut facilement être administré dans une boisson à l'insu d'une personne dans le but d'abuser d'elle.
• En cas de surdosage, il présente un risque mortel.
• Si vous êtes victime ou témoin d'une intoxication au GHB, contactez les secours d'urgence (15, 17, 18 ou 112).