En tant que parent, il est parfois difficile de suivre les échanges de nos enfants sur les réseaux sociaux. Pourtant, sur ces applications, c’est tout un monde qui se dévoile derrière les avatars de nos jeunes. Voici un lexique pour vous aider à y voir clair et à instaurer le dialogue avec vos enfants.
Néologismes, verlan, anglicismes, mots empruntés aux langues étrangères, abréviations mystérieuses… le « parler jeune » est riche de multiples innovations linguistiques. Bien souvent, ce langage ado s’avère totalement opaque pour les personnes non initiées, à savoir les parents et les grands-parents. Preuve en est : votre présence sur cet article ! Les paroles prononcées par votre enfant vous semblent indéchiffrables ? Gardez à portée de main ce guide de traduction du langage adolescent sur les réseaux sociaux. Il vous sera utile pour décrypter ses habitudes de communication, et mieux comprendre sa vie en ligne.
Pour rappel, un réseau social est une plateforme de communication fonctionnant sur le principe de communauté. Il comporte généralement une messagerie et des outils d’édition de contenu multimédia, et offre la possibilité d’organiser des directs – lives en anglais.
Discord : application de communication dédiée aux communautés en tout genre (jeux vidéo, mangas, séries, films, etc.).
Telegram : application de messagerie instantanée permettant d’échanger des messages, des photos, des vidéos, de l’audio, et de passer des appels. En 2020, la plateforme a été utilisée massivement pendant le confinement à des fins malveillantes (revenge porn).
Twitter : réseau social permettant d’envoyer et de publier de brefs messages appelés « tweets » (limités à 280 caractères). Il se caractérise par l’immédiateté, la spontanéité, et le partage d’informations en direct.
WhatsApp : application de messagerie instantanée, autorisée à partir de 16 ans, permettant d’échanger des messages, des photos, des vidéos, de l’audio, et de s’appeler avec ou sans caméra.
Même si certains mots sont communs à tous les réseaux sociaux, les plateformes possèdent leurs propres codes. Connaître les spécificités de chacune d’elles sur le bout des doigts – et de la langue – vous permettra de mieux maîtriser le langage ado !
Abonnés/abonnements/contacts/followers : il s’agit des comptes avec lesquels votre enfant interagit sur les réseaux. Attention, si son compte est paramétré en mode « public », n’importe qui peut avoir accès aux contenus qu’elle ou qu’il publie.
Défi/challenge : participer à un challenge sur les réseaux sociaux consiste à se filmer en réalisant une action, souvent à vocation humoristique. Ce type de contenu peut ne pas avoir l’effet voulu, et provoquer des partages dans un but de moquerie. Il y a également le risque de recevoir des commentaires négatifs ou insultants.
Émoji/bitmoji : un émoji est un pictogramme utilisé dans le langage écrit (SMS, tweet, snap, etc.). Il exprime une émotion, ou représente un personnage ou une action (smiley, pouce en l’air, symbole…). Un bitmoji est une petite icône personnalisée à l’effigie de l’utilisateur ou de l’utilisatrice. Chez les ados, exit l’émoji qui pleure de rire. Place à la tête de mort et aux torrents de larmes pour signifier l’hilarité !
Filtre : option permettant de décorer le selfie, ou de modifier les traits et caractéristiques du visage de façon humoristique pour déformer ou embellir la personne.
Flamme : sur Snapchat, chaque journée d’interaction supplémentaire avec un contact fait augmenter le nombre de flammes associées. Ces flammes sont une manière d’indiquer la force d’une relation sur ce réseau. Une seule journée sans échange avec le contact en question et le compteur de flammes revient à zéro.
IGTV/Instagram TV : plateforme d’Instagram qui permet aux jeunes de publier et de consulter des vidéos de plus d’une minute. Cette fonctionnalité offre un partage de films plus longs (jusqu’à 1 h) et consultables verticalement en plein écran. La TV du futur !
Image virale : visuel partagé à très grande ampleur, sans que cela soit forcément voulu. L’image peut être sortie de son contexte, détournée, voire devenir un mème (voir plus bas).
Partage/like/commentaire : différentes réactions sont possibles face au contenu posté par un contact. Votre ado qui reçoit du contenu peut le partager à son entourage via une story ou un message privé. Concernant le like, il peut varier selon l’application, par exemple prendre la forme d’un pouce en l’air, d’un cœur, ou d’un autre émoji. Enfin, les ados peuvent commenter la publication de leurs amies et amis.
Public/privé : paramétrage du compte utilisateur. La plupart des réseaux sont par défaut en mode public, d’où la nécessité de vérifier les paramètres avec votre enfant lors de la première utilisation. En public, le contenu du compte est visible par tous et toutes. En privé, seuls les contacts peuvent le consulter. Autre option : restreindre davantage la visibilité de certaines publications en sélectionnant une partie des contacts, par exemple les amies et amis proches ou la famille.
Signalement : possibilité d’avertir l’équipe de modération de la plateforme si votre enfant fait face à un contenu multimédia litigieux ou illégal. Le réseau social pourra ainsi effacer le contenu, voire supprimer le compte concerné dans les cas les plus graves.
DM/MP (pour direct message ou message privé) : contenu échangé en privé entre deux jeunes ou au sein d’un groupe d’amis.
Hashtag (#) : mot-clé sur les réseaux sociaux, qui permet de faire des recherches faciles et rapides
Mème : image virale à vocation humoristique ou parodique (détournement) associée à un texte, reprise et déclinée en masse sur Internet.
Nude : photo prise par soi-même (un selfie), dénudée ou partiellement dénudée, et envoyée à un ou à une destinataire.
Prank : blague parfois douteuse filmée à l’insu de la personne qui en est la cible.
Selfie : cadrage photo popularisé par les smartphones et les réseaux sociaux, consistant à se prendre soi-même en photo, souvent en plan resserré sur le visage. Les selfies peuvent être retouchés grâce aux filtres proposés par les téléphones et les applications.
Story : contenu éphémère (vidéo, photo, sondage…) posté sur les réseaux sociaux. L’auteur ou l’autrice de la story peut savoir qui l’a consultée, et le nombre de vues obtenues. Le contenu est fugace, mais il n’est pas « protégé » pour autant, puisqu’il est possible de faire une capture d’écran lors du visionnage de la story.
Screen : diminutif de screenshot, traduit en français par « capture d’écran » – souvent réalisé par la pression simultanée de deux boutons sur le smartphone. Dans certains cas, l ‘application avertit l’auteur que l’interlocuteur ou l’interlocutrice a fait un screen. Il s’agit de garder une photo de ce qui apparaît sur l’écran du téléphone, de la tablette, de la console ou de l’ordinateur.
Troll : individu qui poste massivement des commentaires dans le but de susciter la polémique et de nuire.
Certains mots reviennent de plus en plus dans la bouche des jeunes. Effet de mode ou tendance durable ? Quoi qu’il en soit, voici quelques explications qui seront utiles aux boomers et boomeuses, aux personnes de la génération X, ainsi qu’aux parents milléniaux.
« Quoicoubeh » : ce terme ne possède pas de signification à proprement parler. Il s’agit plutôt d’une réplique lancée par les jeunes lorsqu’une ou un de leurs amis prononce « quoi ? ». Un peu comme le « coiffeur » – quoi ? feur – des parents à l’époque où ils jouaient dans la cour de l’école ! Cette expression virale qui ne veut rien dire a été inventée et popularisée par le tiktokeur LaVache sur le réseau social chinois, début 2023. Depuis, les vidéos avec le hashtag « quoicoubeh » ont fleuri sur la plateforme, recueillant des dizaines de millions de vues.
« Apanyae », ou plutôt « apayinye » : le principe est identique à « quoicoubeh ». Ce mot inintelligible et vide de sens se clame après « hein ? ». Si vous aviez votre « hein ? – deux », les collégiennes et collégiens ont leur « apayinye ». En revanche, prenez garde à le prononcer correctement pour que la blague fonctionne, au risque de faire un flop devant la famille…
Ces deux expressions font fureur sur TikTok ! Elles sont souvent utilisées sous la forme d’un combo gagnant par les jeunes, notamment pour piéger les parents :
– « Hein ?
– Apanyae !
– Quoi ?
– Quoicoubeh ! »
Vous savez maintenant à quoi vous attendre si votre enfant agit de manière suspicieuse en usant de termes tarabiscotés. À vous de ne pas tomber dans le piège, et de le prendre à son propre jeu !
C’est ainsi que le dictionnaire s’enrichit au fil des années, avec l’arrivée de nouveaux mots. Parmi le florilège de termes fraîchement inscrits dans le répertoire du Petit Robert figurent entre autres « gênance », « kiffance », « go », « babtou », « brouteur », « mythonner », ou encore « chiller ».
Nous espérons que ce lexique sur les réseaux sociaux vous aura aidé à comprendre le vocabulaire utilisé par les nouvelles générations connectées. Maintenant que ce langage n’a plus de secret pour vous, n’hésitez pas à échanger avec vos ados sur leur pratique et le respect de la vie privée. Pour rappel, les réseaux sociaux sont interdits en France pour les enfants de moins de 13 ans.