Sommaire
- Comment reconnaître une fissure inquiétante ?
- Quelles sont les causes des fissures dans une maison ?
- Fissures dans votre logement : quelles assurances peuvent intervenir ?
- D’autres assurances spécifiques (hors contrat habitation)
- Quelles sont les démarches à suivre en cas de fissure ?
- Les exclusions à connaître
- Que faire si votre logement devient inhabitable ?
La bonne nouvelle, c’est que toutes les fissures ne sont pas forcément dangereuses. Certaines sont purement esthétiques, d’autres annoncent des dégâts plus profonds. Ce qui complique les choses, c’est qu’en matière d’assurance habitation, la prise en charge dépend du type de fissure, de sa cause et du contrat que vous avez signé.
Sécheresse, vice de construction ou catastrophe naturelle, chaque cas est unique et les garanties varient. Dans cet article, nous vous expliquons comment reconnaître la nature de la fissure, ce que votre assurance va prendre en charge, comment déclarer le sinistre et dans quelles situations vous pourriez obtenir une indemnisation.
L’essentiel à retenir
- Fissures légères ou dues à une infiltration d’eau : contactez votre assureur habitation. Certaines situations peuvent être prises en charge selon les garanties prévues dans votre contrat.
- Fissures apparues après une sécheresse ou un glissement de terrain : elles peuvent être indemnisées par votre assurance habitation, via la garantie catastrophe naturelle (CatNat), si un arrêté officiel reconnaît la commune.
- Fissures sur une maison récente (moins de 10 ans) : rapprochez-vous du constructeur ou de son assurance décennale.
- Fissures liées à un défaut de construction sur un bien neuf : consultez votre assurance dommages-ouvrage, si vous en disposez.
- Fissures anciennes, superficielles ou dues à l’usure : généralement non couvertes par les assurances.
Avant d’engager des réparations, contactez toujours votre assureur : il vous indiquera si une prise en charge est possible et les démarches à suivre.
Comment reconnaître une fissure inquiétante ?
Vous avez remarqué une fissure sur le mur du salon ou à la jonction du plafond ? Avant de paniquer, prenez le temps de l’observer. Toutes les fissures ne sont pas synonymes de danger. Certaines sont causées simplement par l’usure normale du bâtiment, d’autres signalent un désordre plus sérieux qu’il faudra traiter rapidement. Les types de fissures à surveiller :
- La microfissure (moins de 0,2 mm) : souvent superficielle, elle apparaît sur l’enduit ou la peinture. Ce type de fissure n’a, en général, aucun impact structurel. Il est cependant conseillé de la surveiller avec le temps.
- La fissure fine (entre 0,2 et 2 mm) : elle peut résulter d’un léger mouvement du sol, d’un défaut d’enduit ou d’un changement hygrométrique. Si elle ne s’élargit pas, elle reste bénigne.
- La fissure profonde (au-delà de 2 mm) : elle traverse le matériau (brique, béton, etc.) et peut indiquer un problème de fondation ou de structure. Ce type de fissure nécessite l’intervention rapide d’un expert en bâtiment.
Au-delà de la taille, d’autres éléments peuvent vous mettre la puce à l’oreille :
- Une apparition soudaine, surtout après une période de sécheresse intense.
- Une fissure en escalier le long d’un mur en briques.
- Des lézardes qui s’élargissent avec le temps ou qui se multiplient.
- Une fissure passante, visible sur les deux faces d’un mur.
En cas de doute, contactez sans tarder un professionnel. Il pourra réaliser un diagnostic précis et déterminer si la structure de votre maison est en jeu. Une simple photo prise aujourd’hui servira de point de comparaison dans quelques semaines.
Quelles sont les causes des fissures dans une maison ?
Une fissure n’apparaît jamais par hasard. Elle résulte toujours d’une cause mécanique, climatique ou structurelle. Il est indispensable d’identifier cette cause pour évaluer les risques, envisager une réparation durable ou savoir si une prise en charge par l’assurance habitation est possible. Tour d’horizon des principales causes observées.
Le sol en mouvement
C’est l’une des causes les plus fréquentes. En période de sécheresse, le sol se rétracte, puis se gonfle lors des fortes pluies. Ce phénomène, appelé retrait-gonflement des argiles, entraîne une pression sur les fondations. Si celles-ci ne sont pas assez souples ou bien ancrées, des fissures structurelles peuvent apparaître.
Une mauvaise conception ou construction
Erreurs de dosage du béton, absence de joints de dilatation, malfaçons ou défauts d’exécution… Une construction défectueuse crée des tensions dans l’ouvrage. Résultat ? Des fissures peuvent apparaître rapidement, parfois dès les premières années.
Le vieillissement du bâtiment
Les maisons anciennes sont naturellement plus exposées à ce genre de risques. Avec le temps, les matériaux bougent, les joints s’usent et l’enduit commence à se fissurer. Cela reste souvent esthétique, mais il faut rester vigilant en cas d’évolution.
Des travaux à proximité
La construction d’un immeuble voisin, le passage d’engins lourds, des travaux de voirie ou de terrassement peuvent provoquer des vibrations. Celles-ci affectent les fondations et peuvent provoquer des fissures de façade ou à l’intérieur du logement.
Une infiltration d’eau
Une canalisation qui fuit, un tuyau qui a cédé, un problème d’évacuation des eaux pluviales ou une infiltration par la toiture peuvent fragiliser un mur humide. À terme, cela crée des dégâts et favorise l’apparition de fissures verticales ou horizontales.
Une catastrophe naturelle
Sécheresse extrême, inondation, glissement de terrain… Ces événements exceptionnels peuvent engendrer des fissures majeures, parfois dangereuses. Si un arrêté de catastrophe naturelle est publié, cela ouvre potentiellement droit à une indemnisation.
Un même logement peut cumuler plusieurs de ces causes. Voilà pourquoi faire appel à un expert indépendant reste la meilleure option pour établir un diagnostic fiable.
Fissures dans votre logement : quelles assurances peuvent intervenir ?
Lorsque des fissures apparaissent dans un logement, plusieurs garanties peuvent être mobilisées, à condition qu’elles soient prévues dans votre contrat d’assurance habitation. Ces garanties concernent principalement les fissures causées par un événement soudain, accidentel ou reconnu par les autorités.
L’assurance habitation classique
La majorité des contrats multirisques habitation, y compris l’assurance habitation étudiant, couvrent généralement certains dommages matériels (incendie, dégât des eaux, tempête…). Toutefois, seules les fissures liées à un sinistre garanti dans le contrat peuvent donner lieu à indemnisation. Par exemple :
Par exemple :
- Si une fissure est due à une infiltration d’eau, elle pourra être prise en charge si l’origine de l’infiltration entre dans les garanties du contrat (fuite de canalisation, toiture endommagée, etc.).
En revanche, une fissure liée à un vieillissement normal du bâtiment ne sera pas indemnisée.
La garantie catastrophe naturelle (CatNat)
C’est souvent la seule voie d’indemnisation en cas de fissures structurelles graves, notamment celles causées par une sécheresse intense ayant provoqué un mouvement du sol.
Voici les conditions à remplir :
- Un arrêté interministériel doit reconnaître l’état de catastrophe naturelle dans votre commune.
- Vous devez déclarer le sinistre à votre assureur dans un délai de 30 jours à compter de la publication au Journal Officiel.
- Une franchise spécifique s’applique, généralement entre 380 et 1 520 €, en fonction de l’origine du dommage.
D’autres assurances spécifiques (hors contrat habitation)
D’autres garanties peuvent intervenir selon la nature et la gravité des fissures. Il ne s’agit pas ici de garanties incluses dans votre contrat d’assurance habitation mais d’assurances spécifiques à souscrire séparément, dans des contextes particuliers.
La garantie décennale
Si les fissures concernent un bâtiment récent et compromettent sa solidité ou son usage, la garantie décennale peut être mobilisée. Cette garantie n’est pas incluse dans votre assurance habitation : elle relève de la responsabilité légale du constructeur ou du promoteur, engagée pendant 10 ans à compter de la réception des travaux.
Pour couvrir cette responsabilité, le constructeur est tenu de souscrire une assurance décennale obligatoire. C’est cette assurance professionnelle qui finance les réparations en cas de sinistre relevant de la garantie décennale.
En pratique, si des fissures apparaissent, il convient de vous adresser directement à l’entreprise ayant réalisé les travaux ou à son assureur décennal.
L’assurance dommages-ouvrage
Cette assurance, distincte de l’assurance habitation, permet de financer rapidement les réparations en cas de fissures graves liées à un défaut structurel. Elle est généralement souscrite avant la construction, par le propriétaire du bien. La MAE ne propose pas ce type de contrat, mais si vous en disposez, elle peut faciliter l’indemnisation sans attendre la désignation d’un responsable par la justice.
À retenir : seule l’analyse de la cause des fissures permet de déterminer l’assurance mobilisable. L’assurance habitation MAE vous accompagne en cas de fissures couvertes par votre contrat et vous aide à identifier la bonne démarche selon la situation.
Quelles sont les démarches à suivre en cas de fissure ?
Lorsqu’une fissure suspecte apparaît dans votre logement, il ne faut surtout pas attendre. Pour espérer une prise en charge, certaines étapes sont à suivre dans un ordre précis, parfois dans des délais serrés. Voici le parcours à suivre, étape par étape.
Photographiez la fissure
Prenez plusieurs photos de bonne qualité, sous différents angles. Notez la date d’apparition estimée et observez si la fissure évolue au fil des jours. Cela vous servira pour votre future déclaration et pour compléter votre dossier d’indemnisation.
Contactez votre mairie (si vous suspectez une catastrophe naturelle)
Si vous habitez dans une zone touchée par la sécheresse, la première chose à faire est de vous rapprocher de la mairie. Elle centralise les demandes pour qu’un arrêté de catastrophe naturelle soit demandé auprès des services de l’État. Sans cet arrêté, aucune indemnisation CatNat n’est possible.
Déclarez le sinistre à votre assureur
La déclaration du sinistre à votre assureur doit être faite dans les délais prévus selon le type de sinistre :
- En cas de catastrophe naturelle, vous disposez d’un délai de 30 jours à compter de la publication de l’arrêté interministériel au Journal Officiel pour faire votre déclaration.
- Dans les autres cas, le délai légal est généralement de 5 jours ouvrés à partir de la découverte des fissures ou des dommages.
La déclaration peut se faire par courrier recommandé, via votre espace adhérent MAE, ou par téléphone auprès du service client adhérent.
Préparez un dossier avec les éléments suivants :
- Des photos nettes de la fissure, sous plusieurs angles.
- Une description précise de son apparence et de son évolution.
- Si vous êtes concerné par une catastrophe naturelle, ajoutez une copie de l’arrêté publié au Journal Officiel.
Faites réaliser une expertise
Selon la gravité de la fissure, votre assureur peut dépêcher un expert en bâtiment. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez faire appel à un expert indépendant. Cette expertise est souvent indispensable pour prouver l’origine et la gravité des dommages.
Obtenez l’accord de prise en charge
L’assurance vous indiquera si les dommages sont couverts ou non. En cas de prise en charge, vous recevrez un courrier précisant les montants d’indemnisation, les franchises appliquées et les éventuelles conditions complémentaires (réalisation de travaux sous 6 mois, par exemple).
Faites établir des devis de réparation
Avant toute intervention, il est important de comparer les prix. Contactez plusieurs professionnels (maçon, artisan, entreprise spécialisée, etc.) pour obtenir des devis clairs et détaillés. Ils seront probablement exigés pour débloquer l’indemnisation.
Les exclusions à connaître
Le fait d’avoir une assurance habitation ne signifie pas que toutes les fissures seront indemnisées. Certaines situations sont très clairement exclues des garanties, tandis que d’autres relèvent de conditions spécifiques qu’il faut bien comprendre.
Situations couvertes
- Fissures causées par une catastrophe naturelle reconnue (ex. : sécheresse intense).
- Fissures structurelles apparues dans les 10 ans suivant une construction neuve (garantie décennale).
- Dégâts consécutifs à un événement garanti (dégât des eaux, effondrement, infiltration grave).
Situations exclues
- Fissures dues au vieillissement normal de la maison.
- Fissures esthétiques ou superficielles sans conséquence technique.
- Fissures résultant de malfaçons anciennes non déclarées ou déjà visibles avant l’achat.
- Fissures existantes avant la souscription du contrat d’assurance.
- Fissures non déclarées dans les délais imposés par le contrat.
Cas ambigus ou limites
- Une fissure liée à un vice caché peut être couverte sous conditions si elle était invisible lors de l’achat, mais il faut souvent engager une procédure longue (voire judiciaire).
- Une fissure apparue avant la souscription de l’assurance est généralement non couverte, sauf si un expert démontre qu’elle a évolué ensuite.
- Une fissure liée à une mauvaise conception, mais découverte tardivement, peut relever de la responsabilité décennale du constructeur.
Pour éviter les malentendus, pensez à relire attentivement votre contrat d’assurance et à poser toutes vos questions à un conseiller MAE.
Que faire si votre logement devient inhabitable ?
Dans certains cas extrêmes, les fissures sont si profondes ou si nombreuses qu’elles rendent la maison dangereuse ou impropre à l’habitation. Cela peut arriver, par exemple, après une catastrophe naturelle, un effondrement partiel ou un affaiblissement majeur des fondations. Voici ce qu’il faut faire si vous êtes confronté à une telle situation.
Quittez les lieux si nécessaire
Votre sécurité et celle de votre famille passe en premier. Si des murs menacent de s’effondrer, si le plancher s’affaisse ou si un professionnel vous alerte sur un risque structurel grave, n’attendez pas. Logez-vous provisoirement ailleurs, même chez des proches.
Contactez rapidement votre assureur
Prévenez votre assureur dès que la situation commence à s’aggraver. La plupart des contrats multirisques habitation (MRH) incluent une garantie de relogement temporaire, qui peut couvrir une partie, voire la totalité, des frais d’hébergement dans un hôtel ou un logement de substitution.
Attention toutefois : cette prise en charge est généralement limitée dans le temps (quelques jours à quelques semaines) et plafonnée à un montant maximum, variable selon les contrats.
Faites établir un constat d’expert
Dans ce type de cas, l’expertise est obligatoire. L’assureur missionnera un expert en bâtiment qui confirmera si le logement est inhabitable, quelles réparations sont possibles et dans quels délais. Il évaluera aussi le montant du préjudice.
Vérifiez si l’état de catastrophe naturelle est reconnu
Si la cause est climatique (sécheresse, glissement de terrain…), et que votre commune fait l’objet d’un arrêté de catastrophe naturelle publié dans le journal officiel, cela va aider à accélérer la prise en charge de certains frais liés à votre relogement.
Rassemblez tous les justificatifs
Les factures d’hôtel, les devis de réparation, les rapports d’expertise, les photos des dégâts… Conservez tous les documents. Ils vous seront utiles par la suite et seront même exigés par l’assurance pour enclencher une éventuelle indemnisation.
Ce type de situation reste heureusement rare, mais il vaut mieux être bien préparé pour protéger votre logement et vos droits.
Les fissures dans une maison ne sont jamais agréables à découvrir, mais elles ne sont pas toujours synonymes de catastrophe. Le plus important, c’est de savoir les repérer, d’en comprendre l’origine et d’agir sans attendre. En cas de doute, parlez-en à votre conseiller MAE.
Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre informatif et ne remplacent en aucun cas les conditions générales de votre contrat, qui seules font foi.